02 - L'Aube Noire [Libre]

[Suite de 01 - Crépuscule sur Arathi]

Darian était écroulé dans les rochers, si son corps était pratiquement brisé, son esprit, lui, était bien vivant. Cela faisait plusieurs heures qu'il repensait à ces dernières heures, Lucy, les Archimages, son père, l'au-delà. Mais à présent il devait penser à reprendre tout en main en commençant par se lever. La pluie commença à tomber alors que le Seigneur du feu se dégageait des rochers, si seulement rien de tout ceci ne s'était passé il n'en serait pas là, a vrai dire, Darian ne savait pas où il serait... C'était ça le bonheur d'être un vagabond.

Après un long moment il finit par s'estirper, il se leva et c'est là qu'il se rendit réellement compte de son état, de très nombreuses foulures, des blessures profondes à la cuisse et au ventre et enfin un bras cassé. Les Elfes étaient réputés pour guérir rapidement, mais là ça risquait de durer un peu plus qu'une semaine...

Regardant autour de lui, l'elfe cherchait un village pour s'abriter durant quelques jours afin de reprendre des forces avant de reprendre sa route. Si les humains étaient de nature prudente, en revanche leurs citoyens étaient relativement acceuillant. Marchant avec peine vers sa destination, Elh'Darian trainait son épée d'une main tandis que l'autre, il l'avait emballé dans une atelle faite d'un simple morceau de tissu.

A l'entrée du village, les choses se compliqua, des soldats gardaient les points d'accès, armés d'armures lourdes et d'hallebarde, ça n'allait pas être simple de les défier surtout étant donné l'état du Seigneur du Feu. En revanche, la pluie lui serait favorable car les humains avaient des sens limités, par rapport aux elfes. Darian fit diversion avec le peu de magie qui lui restait, et après vingt minutes de patience, il finit par entrer dans le village, a présent le plus important était de trouver un abris pour se reposer suffisament longtemps et de quoi se soigner...

Sauf que l'Elfe n'avait pas prévu que quelqu'un l'avait remarqué...

Daïs avait reçu une missive émanant du Maître de la Confrérie, ce dernier lui demandait d'éliminer un homme... Un homme qui trahissait les Humains en donnant des informations aux Merrenwens. Cependant, l'identité de l'homme ne lui était pas inconnu... Au contraire il le connaissait même très bien car cet homme aurait dû être son beau-père.

Plongé dans une morosité à toute épreuve, Daïs se dirigeait vers un petit village où il pourrait passer la nuit. La route vers Palanthas était encore longue, et il ne souhaitait nullement dormir à la belle étoile. Après plusieurs heures de marche, la pluie se mit à tomber et il n'y avait pas l'ombre d'une bourgade. Il continua son chemin sous le déluge, espérant de toutes son âme qu'il trouverait refuge avant la tombée de la nuit. Les gouttelettes d'eau ne pénétrait heureusement pas les différentes épaisseurs de cuir, mais l'assassin n'appréciait pas spécialement les éclaboussures qu'il produisait à chacun de ses pas.

Finalement, les murs d'un village se dessinèrent avec difficulté à l'horizon. Daïs augmenta la cadence de ses pas puis arrivé aux abords de la ville, il escalada le mur d'enceinte. Les pavés qui formaient le mur n'étaient absolument pas uniformes et cela suffisait pour offrir un grand nombre de points d'appui à notre ami assassin. Une fois arrivé en haut du mur, il le redescendit immédiatement, mais cette fois-ci du côté du village. Il atterrit sur le toit d'une maison et il se déplaça en courant sur les toits afin de trouver une taverne où il pourrait dormir. Mais la démarche d'un homme en contrebas attira son attention.

L'épée de l'étrange personnage traînait dans le sol, laissant un long sillage derrière lui. On pouvait remarquer à sa façon de se déplacer qu'il était blessé, sûrement aux jambes et sans aucun doute aux aux bras. Discrètement, Daïs rejoignit la terre ferme et suivit l'homme du regard, tout en évitant les collisions auprès des badauds.

Cet homme l'intriguait...

La pluie continuait de tomber, rendant plus fluide la circulation au cœur de la rue. Les villageois rentraient tous chez eux, en espérant que l'averse ne durerait que peu de temps. Mais cela importait peu à Daïs. Son attention était portée sur l'inconnu à capuche. Ce dernier marchait doucement dans la ville, puis après un certain temps, pénétra dans une masure. Daïs s'arrêta à quelques mètres de la maison, réfléchissant à un moyen d'entrer. Les fenêtres étaient toutes fermées, mais il ne serait sans doute pas difficiles de les forcer discrètement.

Le jeune acrobate s'assura que personne ne l'observait et il commença son ascension après avoir pris un peu d'élan. Il s'accrocha aux imperfections du mur puis il s'agrippa à la corniche de la fenêtre. A la force des bras, il se hissa contre elle puis le plus discrètement possible, il poussa contre elle... Le mélange de force et de discrétion n'est jamais très concluant, et le refus d'obtempérer de la fenêtre le lui prouva. Après quelques instants de réflexion, il brisa le verre de la fenêtre d'un coup de coude. une légère douleur naquit au niveau de l'articulation, mais il n'y prêta guère attention.

L'accès à la demeure étant de nouveau possible, Daïs y pénétra le plus discrètement possible, en priant pour que la destruction de la vitre n'ait pas été trop bruyant. Il sortit de la pièce dans laquelle il se trouvait et prit le plus silencieusement possible la direction du rez-de-chaussée. Les escaliers ne grincèrent, mais le fracas de la pluie couvrit bien amplement le bruit. Quand ses pieds prirent contact avec le sol du rez-de-chaussée, Daïs aperçut une légère lueur dans la salle principale.

Instinctivement, il se dirigea vers cette pièce...